Malgré son nom floral, la rosacée est une maladie dermatologique fréquente et gênante. Il s'agit d'une affection qui touche les petits vaisseaux du visage. Elle touche fréquemment les personnes à peau claire et peut avoir des conséquences psycho-affectives importantes.
La maladie débute rarement avant trente ans avec une fréquence qui augmente progressivement jusqu'à un pic autour de la ménopause pour les femmes (40/50 ans). En l'absence de prise en charge correcte, la rosacée, quelle que soit sa forme, peut s'aggraver progressivement jusqu'à des manifestations ultimes dont fait partie le rhinophyma. Mais il s'agit d'une maladie capricieuse qui évolue par poussées avec une exacerbation possible, mais qui n'est pas obligatoire.
La rosacée peut revêtir trois formes, qui ne sont pas forcément successives dans le temps, ni la conséquence l'une de l'autre. La forme vasculaire, la forme papulo-pustuleuse et la forme hypertrophique avec son stade ultime : le rhinophyma.
LA FORME VASCULAIRE : COUPEROSE
C'est, de loin, la forme la plus fréquente. La rougeur ou érythrose est l'élément le plus caractéristique de la rosacée et, c'est en tout cas, le motif de consultation le plus courant. Cette sensation de visage rouge est particulière car l'atteinte se concentre principalement au centre du visage en épargnant le pourtour des yeux et celui de la bouche. En revanche, les joues, le nez, le milieu du front et le menton sont concernés. La coloration de la peau peut être associée au développement de petits vaisseaux très fins, très rouges et parfois même violacés définissant la couperose. Ils sont visibles juste sous la surface de la peau et les médecins les désignent par le terme de télangiectasie.
Cette forme s'accompagne fréquemment de manifestations à type de bouffées de chaleur qui surviennent dans des circonstances très évocatrices telles que lors de l'ingestion d'aliments chaud ou épicés ou de la prise d'alcool. Le visage et parfois le cou deviennent très rouges avec une désagréable impression de chaleur. Autre signe fréquemment associé (chez un malade sur trois), les brûlures oculaires avec une sensation permanente de grain de sable dans l'œil appelé rosacée oculaire.
LA FORME PAPULO-PUSTULEUSE :
Sur ce fond de rougeur du visage, peuvent apparaître des papules (élévation rouge, localisée de la peau) mais surtout des pustules, qui ressemblent à des lésions d'acnés.
LA FORME HYPERTROPHIQUE :
C'est la forme la plus rare qui concerne moins de 5% des patients souffrant de rosacée avec une très grande prédominance masculine. Classiquement, elle se traduit par un aspect rouge et soufflé de la pointe du nez, avec un épaississement de la peau et une dilatation des orifices des glandes sébacées de cette région du visage. C'est ce qu'on appelle le rhinophyma.
Cette forme, plus que les autres, a des répercussions psychologiques importantes car cet aspect physique évoque encore plus que les autres l'image populaire de l'alcoolisme chronique. Si l'alcool n'a rien à voir dans les causes, son seul effet est le déclenchement de bouffées vaso-motrices. Le préjudice esthétique est tel que le rhinophyma est considéré comme une complication majeure de la rosacée. L'épaississement cutané est parfois également associé à des papulo-pustules et peut s'étendre au reste du visage.
LES TRAITEMENTS :
Autrefois, la seule façon de traiter ces lésions inesthétiques était l’électrocoagulation avec de fines aiguilles.
Depuis une dizaine d’année il est possible de les traiter efficacement et durablement par laser ou lumière pulsée. En effet, les lasers permettent d’obtenir une diminution de la densité vasculaire, par coagulation des vaisseaux. Cet effet est obtenu par des lasers sélectifs, qui coagulent à travers l’épiderme les vaisseaux du derme, sans effectuer d’altération de surface.
Différents types de lasers pourront être utilisés (le laser à colorant pulsé, le laser Nd :YAG à impulsion longue, le laser KTP ou lumière intense pulsée).
Les suites et le nombre de séances varieront en fonction du laser et en fonction de l’étendue et du type de lésions vasculaires.
Enfin, une à deux séances d’entretien annuelles seront conseillées par la suite.